VERNASSA Edmond (peinture)
Vernissage dimanche 09 juin à partir de 11h en l'Espace de l'Art Concret, Château de Mouans à Mouans-Sartoux,
de l'exposition "Point, ligne, surface de lumière" qui se tiendra du 9 juin 2024 au 5 janvier 2025.
de l'exposition "Point, ligne, surface de lumière" qui se tiendra du 9 juin 2024 au 5 janvier 2025.
Artistes : Jean-Philippe ROUBAUD, Victor VASARELY, Edmond VERNASSA.
Edmond Vernassa faisait partie de la poignée d'artistes réunis autour de Gilbert Baud lors de la création de stArt, il y a 34 ans. Il était également l'initiateur de l'art cinéoptique en France.
L'exposition, "Point, ligne, surface de lumière", orchestrée par Pierre Coullet, permettra, entre autres, de revoir quelques œuvres cinéoptiques d'Edmond Vernassa datant des années soixante.
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Du 11 octobre 2023 au 12 janvier 2024 en l’Espace Deezart, 17-19 impasse Jeanne MARLIN à NICE (06300),
exposition "CONTRAINTES & SPIRALES".
Cette exposition est consacrée à l'illustration de deux thématiques parmi l'œuvre très riche d’Edmond VERNASSA :
les ”contraintes” et les ”spirales planes” (années 1970 et 2000).
À la fin des années soixante, après avoir découvert et exploré les possibilités de ce nouveau matériau qu’est le plexiglas, le mode d'expression de Vernassa va se diversifier. En ajoutant à ses recherches sur le mouvement perpétuel, traduites par la cinéoptique et les spirales en mouvement, des sculptures dans ce matériau qui lui est devenu familier depuis l'après-guerre, le plexiglas. Expériences dont il va faire profiter nombre d’artistes dont Arman, César, Fahri, etc. mais aussi Miro et Tapiès…
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Marcel ALOCCO, Gérard ÉLI, FRANTA, Jacques GODARD, Jean-Jacques LAURENT, Nicolas LAVARENNE, Marie-France LESNÉ, Moulay Icham LIDRISSI, Jacques LUCAS, Jean MAS, Gilbert PEDINIELLI, Marc PIANO, Bernard REYBOZ, Bernard TARIDE, Monique THIBAUDIN, et Edmond VERNASSA figurent parmi les 43 artistes de l'exposition en grand format "PASSION PARTICULIÈRE", du 10 juillet au 10 octobre 2021, au Centre International d’Art Contemporain, Château de Carros-Village (06510).
L’exposition estivale au CIAC présente la pépinière artistique de notre territoire à travers le regard passionné d’une collectionneuse, la niçoise Danielle Santini. Porter aux yeux de tous un tel fonds privé, habituellement réservé à la contemplation domestique, est d’abord une manière de revisiter l’histoire de l’art.
Construite au fil de rencontres amicales et d’enthousiasmes partagés, la collection de Danielle Santini et de son conjoint l’artiste Gérard Éli rend compte des relations qu’ils entretiennent de longue date avec les peintres, photographes, sculpteurs, plasticiens d’ici et d’ailleurs, au point de façonner leurs lieux de résidence successifs à partir des œuvres de cette communauté toujours augmentée, dans une saturation visuelle parfois enivrante et des voisinages toujours surprenants.
Une exposition "HOMMAGE À BRUNO MENDONÇA" est présentée dans l’espace permanent au deuxième étage du Château durant le deuxième semestre 2021 ; les œuvres de Bruno Mendonça proviennent de la collection du CIAC – Ville de Carros, et sont pour l’essentiel issues de la donation effectuée par la famille de l’artiste en 2015.
Bruno figurant dans le cercle amical et dans la collection de Danielle Santini et Gérard Éli, cet accrochage complète naturellement l’exposition Passion Particulière.
Vernissage en continu le samedi 10 juillet 2021 de 10h à 18h.
Construite au fil de rencontres amicales et d’enthousiasmes partagés, la collection de Danielle Santini et de son conjoint l’artiste Gérard Éli rend compte des relations qu’ils entretiennent de longue date avec les peintres, photographes, sculpteurs, plasticiens d’ici et d’ailleurs, au point de façonner leurs lieux de résidence successifs à partir des œuvres de cette communauté toujours augmentée, dans une saturation visuelle parfois enivrante et des voisinages toujours surprenants.
Une exposition "HOMMAGE À BRUNO MENDONÇA" est présentée dans l’espace permanent au deuxième étage du Château durant le deuxième semestre 2021 ; les œuvres de Bruno Mendonça proviennent de la collection du CIAC – Ville de Carros, et sont pour l’essentiel issues de la donation effectuée par la famille de l’artiste en 2015.
Bruno figurant dans le cercle amical et dans la collection de Danielle Santini et Gérard Éli, cet accrochage complète naturellement l’exposition Passion Particulière.
Vernissage en continu le samedi 10 juillet 2021 de 10h à 18h.
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" Du collectif à la collection "
Dans le cadre des 30 ans de l’Association culturelle stArt et de son collectif d’artistes au C.I.A.C. du Château de Carros Village au deuxième étage est présenté un accrochage inédit d’œuvres de la collection du CIAC, "Du collectif à la collection" regroupant une quarantaine d’artistes contemporains actifs, anciens ou disparus ayant contribué à l’histoire de l’association stArt :
Frédéric ALTMANN, Marcel BATAILLARD, Gilbert BAUD, Henri BAVIERA,Yves BAYARD, Isabelle BOIZARD, Luc BONIFACE, Véronique CHAMPOLLION, Jean-Louis CHARPENTIER, Cathie COTTO, Alain DE FOMBELLE, Pascale DUPONT, Daniel FARIOLI, Élizabeth FOYÉ, FRANTA, Michel GAUDET, François GOALEC, Jacques GODARD, Hala HILMI HODEIB, Judith KAANTOR, Roland KRAUS, Jean-Jacques LAURENT, Nicolas LAVARENNE, Hicham LIDRISSI MOULAY, Jacques LUCAS, Renaud MARDI, André MARZUK, Jean MAS, Bruno MENDONÇA, Margaret MICHEL, Raphaël MONTICELLI, Roland MOREAU, Claude MORINI, Nivèse OSCARI, Olga PARRA, Gilbert PEDINIELLI, Claude PELLIER, Isabelle POILPREZ, Claudie POINSARD, Bernard REYBOZ, Rico ROBERTO, Jean Wolfe ROSANIS, Rachèle RIVIÈRE, Leonardo ROSA, Alain RUFAS, Paule STOPPA, Bernard TARIDE, Monique THIBAUDIN, Jean THIRY, Edmond VERNASSA, André VILLERS, Alkis VOLIOTIS, Jürgen WALLER et Hubert WEIBEL.
Vernissage continu de 10 heures à 18 heures le samedi 17 octobre 2020.
Frédéric ALTMANN, Marcel BATAILLARD, Gilbert BAUD, Henri BAVIERA,Yves BAYARD, Isabelle BOIZARD, Luc BONIFACE, Véronique CHAMPOLLION, Jean-Louis CHARPENTIER, Cathie COTTO, Alain DE FOMBELLE, Pascale DUPONT, Daniel FARIOLI, Élizabeth FOYÉ, FRANTA, Michel GAUDET, François GOALEC, Jacques GODARD, Hala HILMI HODEIB, Judith KAANTOR, Roland KRAUS, Jean-Jacques LAURENT, Nicolas LAVARENNE, Hicham LIDRISSI MOULAY, Jacques LUCAS, Renaud MARDI, André MARZUK, Jean MAS, Bruno MENDONÇA, Margaret MICHEL, Raphaël MONTICELLI, Roland MOREAU, Claude MORINI, Nivèse OSCARI, Olga PARRA, Gilbert PEDINIELLI, Claude PELLIER, Isabelle POILPREZ, Claudie POINSARD, Bernard REYBOZ, Rico ROBERTO, Jean Wolfe ROSANIS, Rachèle RIVIÈRE, Leonardo ROSA, Alain RUFAS, Paule STOPPA, Bernard TARIDE, Monique THIBAUDIN, Jean THIRY, Edmond VERNASSA, André VILLERS, Alkis VOLIOTIS, Jürgen WALLER et Hubert WEIBEL.
Vernissage continu de 10 heures à 18 heures le samedi 17 octobre 2020.
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Cette plaquette «Dans le Rétro», éditée en 2016,
retrace les 6 épisodes qui ont ponctué les 25 ans de stArt.
Elle accompagne 3 plaquettes d’exposition et un DVD
sur les activités du collectif durant ces dernières années.
Pour consulter le catalogue cliquez ici ou ci-dessous sur la couverture de l'édition
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Dîner de gala et Vente aux enchères d'art contemporain pour l'acquisition d'un robot chirurgical pédiatrique
Vendredi 13 juin 2014
à partir de 18 heures - dîner 20 heures -
The Event Lounge
Boulevard Général Wahis
16/F, 1030 Bruxelles.
Catalogue : stArt Editions.
Pour consulter cette édition cliquez sur l'image ci-dessous
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Vidéo de l'hommage rendu à Edmond VERNASSA le 29 octobre 2013,
au cours de l'inauguration de l'espace dédié à ses oeuvres
au Pôle Universitaire Saint-Jean d'Angély,
24 avenue des Diables Bleus à Nice.
François Voisin interprète des textes de Paule Stoppa
sur un accompagnement musical de Jean Wolfe Rosanis et Frédéric Audibert,
danse Annemari Auterre. Réalisation Fred Daudier.
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Exposition Edmond VERNASSA "Au Fil du Temps"
à Sclos de Contes, du 17 au 26 août 2012.
Parution Presse dans Le Patriote, août 2012.
à Sclos de Contes, du 17 au 26 août 2012.
Parution Presse dans Le Patriote, août 2012.
Exposition thématique "Enfermement / Liberté"
de 38 artistes du collectif de stArt
Salle des fêtes de La Brigue Vallée de la Roya,du 27 juillet au 7 août 2011,
vernissage le dimanche 31 juillet à 11h.
vernissage le dimanche 31 juillet à 11h.
Pour consulter le catalogue cliquer sur sa couverture ci-dessous.
"Enfermement / Liberté", par France Delville.
Dans le catalogue de l’exposition Frédérik Brandi a écrit une préface très éthique, son introduction étant suivie d’un texte de Laborit dans « L’éloge de la fuite ». « Pour en finir avec l’enfermement dans la sensation fallacieuse de « liberté », titre-t-il, et il écrit : « Le vent passe sur les tombes et la liberté viendra, on nous oubliera ! Nous rentrerons dans l’ombre... »
Vous avez dit liberté ? Devant une aussi flamboyante idole érigée en thème d’exposition, les artistes n’ont évidemment pas c’est dans leur nature la sagesse ni le goût de l’effacement du partisan dans la complainte chantée par Anna Marly. Sachant résister à tout sauf à la tentation, les courageux participants n’ont donc pas hésité à s’enfermer dans leurs ateliers (qui a dit : « et dans leurs illusions » ?) pour s’emparer du sujet avec poésie, humour ou réalisme, et ainsi nous livrer le regard qu’ils portent sur le monde, laissant deviner le voile qu’ils jettent parfois sur la réalité, les barreaux qu’ils installent, les grilles qu’ils brisent, les frontières visibles ou invisibles, les contraintes, les évasions, la parole confisquée... À vous de voir, maintenant ».
« Enfermement et liberté » 2010, de Bernard Hejblum.
Puis vient le texte de Laborit : « La notion d’absence de liberté humaine est difficile à admettre, quelle que soit la structure sociale de l’auditoire, car elle aboutit à l’écroulement de tout un monde de jugements de valeur sans lequel la majorité des individus se sentent désemparés. L’absence de liberté implique l’absence de responsabilité, et celle ci surtout implique à son tour l’absence de mérite, la négation de la reconnaissance sociale de celui ci, l’écroulement des hiérarchies. En effet, loin d’être « une donnée immédiate de la conscience », la liberté, ou ce que nous appelons liberté, c’est la possibilité de réaliser des actes qui nous gratifient, de réaliser notre projet, sans nous heurter au projet de l’autre. Mais l’acte gratifiant n’est pas libre. Il est même entièrement déterminé. Dans un ensemble social, la sensation fallacieuse de liberté pourrait s’obtenir en créant des automatismes culturels tels que le déterminisme comportemental de chaque individu aurait la même finalité. L’individu agirait ainsi pour éviter la punition sociale ou pour mériter sa récompense...
Les sociétés libérales ont réussi à convaincre l’individu que la liberté se trouvait dans l’obéissance aux règles des hiérarchies du moment et dans l’institutionnalisation des règles qu’il faut respecter pour s’élever dans ces hiérarchies.
Comment être libre quand une grille explicative implacable nous interdit de concevoir le monde d’une façon différente de celle imposée par les automatismes socio culturels qu’elle commande ? La liberté commence où finit la connaissance. Ce que l’on peut appeler « liberté », si vraiment nous tenons à conserver ce terme, c’est l’indépendance très relative que l’homme peut acquérir en découvrant, partiellement et progressivement, les lois du déterminisme universel. Il est intéressant de chercher à comprendre les raisons qui font que les hommes s’attachent avec tant d’acharnement à ce concept de liberté. Tout d’abord, il est sécurisant pour l’individu de penser qu’il peut « choisir » son destin, puisqu’il est libre. Or, dès qu’il naît au monde, il cherche sa sécurisation dans l’appartenance aux groupes : familial, professionnel, de classe, de nation, etc., qui ne peuvent que limiter sa prétendue liberté. Il lui est agréable aussi de penser qu’étant libre il est « responsable ».
La liberté ne se conçoit que dans l’ignorance de ce qui nous fait agir. Elle ne peut exister au niveau conscient que dans l’ignorance de ce qui anime l’inconscient. Il faut reconnaître que cette notion de liberté a favorisé l’établissement des hiérarchies de dominance puisque, dans l’ignorance des règles qui président à leur établissement, les individus ont pu croire qu’ils les avaient choisies librement et qu’elles ne leur étaient pas imposées. Dès que l’on abandonne la notion de liberté, on accède immédiatement, sans effort, sans tromperie langagière, sans exhortations humanistes, sans transcendance, à la notion toute simple de tolérance. Mais, là encore, c’est enlever à celle ci son apparence de gratuité, et supprimer le mérite de celui qui la pratique...
On croit l’autre libre et responsable s’il ne choisit pas le chemin de la vérité, qui est évidemment celui que nous avons suivi. Mais si l’on devine que chacun de nous depuis sa conception a été placé sur des rails dont il ne peut sortir qu’en « déraillant », comment ne pas tolérer, même si cela nous gêne, qu’il ne transite pas par les mêmes gares que nous ? Et curieusement, ce sont justement ceux qui « déraillent », les malades mentaux, ceux qui n’ont pas supporté le parcours imposé par le destin social, pour lesquels nous sommes le plus facilement tolérants. Il est vrai que nous les supportons d’autant mieux qu’ils sont enfermés dans la prison des hôpitaux psychiatriques. Notez aussi que si les autres sont intolérants envers nous, c’est qu’ils nous croient libres et responsables des opinions contraires aux leurs que nous exprimons. C’est flatteur, non ? (D’après Henri Laborit : Éloge de la fuite, Éd. Robert Laffont, Paris, 1976).
Dans « L’affaire Moro » (1978), Leonardo Sciascia cite Pasolini ayant appelé disparition des lucioles une certaine période noire de l’histoire de l’Italie : « ... les choses horribles qui ont été organisées de 1969 à aujourd’hui, dans la tentative, jusqu’à présent formellement réussie, de conserver à tout prix le pouvoir... ».
Entre les périodes noires, au sein même des périodes noires, quelque chose peut, malgré tout, briller - des sortes de lucioles (de lux, lumière) que sont les œuvres d’art, y compris l’art des fous : à l’extrême « Face à l’anéantissement », du suédois Carl Frederik Hill, un homme et une femme marchant sur des cadavres. Comme Gilbert Pedinielli nous rend répétitivement sensible l’éclair qui a zébré la beauté de Marilyn...
« Schizophrénie »,
Série « seuls les mythes ont la vie dure »,
de Gilbert Pédinielli.
Enfermement liberté : quel couple, depuis toujours. Pour toujours ? Même la solution aura failli être détruite. Par Hitler. Art dégénéré. Dont Fritz Levedag, avec sa « ligne illimitée », pourrait être l’enseigne, car il est écrit : « La recherche sur la liberté de la ligne est radicale ... Pour avoir produit de l’art abstrait, il fut envoyé au front, d’où, au delà du risque mortel d’y passer à chaque heure, il tira une maladie qui, quelques années plus tard, le fit trépasser. Et : « Plus tard, en Norvège où il fut soldat, la hiérarchie chercha à éliminer Fritz Levedag parce qu’à la lueur du soleil de minuit il se livrait à une activité on ne peut plus criminelle : peindre des formes abstraites ». Pendant ce temps, tous les médecins, psychiatres, pseudo psychanalystes de l’Allemagne nazie, sous la houlette de Matthias Göring, établirent une « psychothérapie » qui chercha à TOUT guérir, et particulièrement la liberté intérieure qui s’appelle le Sujet, cette dimension unique, inaccessible, son secret. Dimension intime insupportable à un Etat (état ultime de la Folie élevée au rang de la Foule) qui mit en place la fabrique d’assujettis propres à la reproduction, à l’usine, à la guerre. Il y eut donc, parmi ces services... ces sévices... un secteur, une sorte de ministère, de la weltanschauung. Ce n’est pas une plaisanterie : on allait soigner la vision du monde des gens, en faire un système de représentations pour bon aryen, qu’on l’écrive comme on veut. Jean Leppien, allemand qui refusa de faire la guerre, entra dans la résistance, exécuta une série de tableaux, dits abstraits, c’ est à dire extraits, tirés au cordeau, à la corde pour ne pas se pendre de l’horreur, et qui passent pour des barreaux de prison, sur fond d’un ciel phosphorescent.
« Tension noire » de Bernard Abril.
La « Tension noire » de Bernard Abril montre les mêmes fractures, obliques : les barreaux de prison ne sont rectilignes que dans le Réel, mais ils font de l’intérieur de l’humain enfermé un miroir brisé. On reprocha au Nouveau Réalisme, à Restany et ses disciples, d’avoir parlé d’autre chose que du pouvoir de l’homme sur l’homme, on leur a reproché d’avoir évité de mettre les pieds dans le plat.
D’un air triste, du bord de son sourire, Rony Brauman, lui, ne cesse de dire ce qu’il voit qui se passe, et que personne ne veut entendre. Personne, non. Mais tant sont « sidérés ». L’Histoire est faite de sidérations successives. Il y a une raison profonde à cela, et irréductible elle aussi, et qui vient de la fracture entre le mot et la chose. Le pervers se sert de cette faille, il profite qu’il n’y aura jamais de preuve... à prendre dans la main, dans l’esprit, à nouer définitivement... preuves du Crime. Du crime, du délit. Le pervers le sait, qu’il pourra toujours nier. Qu’ON pourra toujours nier. On le tient comme un épouvantail, ce « on », comme bouclier, pour s’avancer sur le champ de bataille et faire une hécatombe de plus. Dénis, négationnismes renaissent tels les meilleurs phénix du monde...
La raison irréductible du malentendu mortel, assassin, c’est que l’enfermement premier est dans la logique elle même. Logique indispensable et impossible scientifiquement. La Science quand elle se veut perverse s’en sert à tours de bras. Ce qui enferme devrait ouvrir, pourrait ouvrir, au prix de la notion d’infini, comme Klee l’a revendiqué pour lui même. Au nom des mathématiques et de la physique modernes, l’incomplétude, l’indécidable, l’indéterminé dont Bernar Venet a fait son concept maître ont fait rappel à l’ordre. Sur le « je sais que je ne sais rien », la littérature moderne a carrément fondé l’inarticulé.
Enfant, Einstein voulait chevaucher un rayon de lune, et Hiroshima sera une curieuse apothéose pour le maniement de l’atome. Que l’observateur fasse partie du système observé peut être éventuellement au fondement d’une éthique de l’autre, une irruption, arbitraire comme l’est le signifiant, du droit de l’autre à être. Et, bien sûr, c’est le contraire : l’angoisse de ne pas être qui produit le meurtre de l’autre. De l’autre en soi. Sur l’autre. Meurtre non pas de l’autre, mais sur l’autre, sur le bouc émissaire. La prison où l’on enferme l’autre n’est qu’un dispositif pour tuer l’angoisse, tuer la mort.
Vendredi 26 août 2011 , par France Delville.
"Enfermement / Liberté", par France Delville.
Dans le catalogue de l’exposition Frédérik Brandi a écrit une préface très éthique, son introduction étant suivie d’un texte de Laborit dans « L’éloge de la fuite ». « Pour en finir avec l’enfermement dans la sensation fallacieuse de « liberté », titre-t-il, et il écrit : « Le vent passe sur les tombes et la liberté viendra, on nous oubliera ! Nous rentrerons dans l’ombre... »
Vous avez dit liberté ? Devant une aussi flamboyante idole érigée en thème d’exposition, les artistes n’ont évidemment pas c’est dans leur nature la sagesse ni le goût de l’effacement du partisan dans la complainte chantée par Anna Marly. Sachant résister à tout sauf à la tentation, les courageux participants n’ont donc pas hésité à s’enfermer dans leurs ateliers (qui a dit : « et dans leurs illusions » ?) pour s’emparer du sujet avec poésie, humour ou réalisme, et ainsi nous livrer le regard qu’ils portent sur le monde, laissant deviner le voile qu’ils jettent parfois sur la réalité, les barreaux qu’ils installent, les grilles qu’ils brisent, les frontières visibles ou invisibles, les contraintes, les évasions, la parole confisquée... À vous de voir, maintenant ».
« Enfermement et liberté » 2010, de Bernard Hejblum.
Puis vient le texte de Laborit : « La notion d’absence de liberté humaine est difficile à admettre, quelle que soit la structure sociale de l’auditoire, car elle aboutit à l’écroulement de tout un monde de jugements de valeur sans lequel la majorité des individus se sentent désemparés. L’absence de liberté implique l’absence de responsabilité, et celle ci surtout implique à son tour l’absence de mérite, la négation de la reconnaissance sociale de celui ci, l’écroulement des hiérarchies. En effet, loin d’être « une donnée immédiate de la conscience », la liberté, ou ce que nous appelons liberté, c’est la possibilité de réaliser des actes qui nous gratifient, de réaliser notre projet, sans nous heurter au projet de l’autre. Mais l’acte gratifiant n’est pas libre. Il est même entièrement déterminé. Dans un ensemble social, la sensation fallacieuse de liberté pourrait s’obtenir en créant des automatismes culturels tels que le déterminisme comportemental de chaque individu aurait la même finalité. L’individu agirait ainsi pour éviter la punition sociale ou pour mériter sa récompense...
Les sociétés libérales ont réussi à convaincre l’individu que la liberté se trouvait dans l’obéissance aux règles des hiérarchies du moment et dans l’institutionnalisation des règles qu’il faut respecter pour s’élever dans ces hiérarchies.
Comment être libre quand une grille explicative implacable nous interdit de concevoir le monde d’une façon différente de celle imposée par les automatismes socio culturels qu’elle commande ? La liberté commence où finit la connaissance. Ce que l’on peut appeler « liberté », si vraiment nous tenons à conserver ce terme, c’est l’indépendance très relative que l’homme peut acquérir en découvrant, partiellement et progressivement, les lois du déterminisme universel. Il est intéressant de chercher à comprendre les raisons qui font que les hommes s’attachent avec tant d’acharnement à ce concept de liberté. Tout d’abord, il est sécurisant pour l’individu de penser qu’il peut « choisir » son destin, puisqu’il est libre. Or, dès qu’il naît au monde, il cherche sa sécurisation dans l’appartenance aux groupes : familial, professionnel, de classe, de nation, etc., qui ne peuvent que limiter sa prétendue liberté. Il lui est agréable aussi de penser qu’étant libre il est « responsable ».
La liberté ne se conçoit que dans l’ignorance de ce qui nous fait agir. Elle ne peut exister au niveau conscient que dans l’ignorance de ce qui anime l’inconscient. Il faut reconnaître que cette notion de liberté a favorisé l’établissement des hiérarchies de dominance puisque, dans l’ignorance des règles qui président à leur établissement, les individus ont pu croire qu’ils les avaient choisies librement et qu’elles ne leur étaient pas imposées. Dès que l’on abandonne la notion de liberté, on accède immédiatement, sans effort, sans tromperie langagière, sans exhortations humanistes, sans transcendance, à la notion toute simple de tolérance. Mais, là encore, c’est enlever à celle ci son apparence de gratuité, et supprimer le mérite de celui qui la pratique...
On croit l’autre libre et responsable s’il ne choisit pas le chemin de la vérité, qui est évidemment celui que nous avons suivi. Mais si l’on devine que chacun de nous depuis sa conception a été placé sur des rails dont il ne peut sortir qu’en « déraillant », comment ne pas tolérer, même si cela nous gêne, qu’il ne transite pas par les mêmes gares que nous ? Et curieusement, ce sont justement ceux qui « déraillent », les malades mentaux, ceux qui n’ont pas supporté le parcours imposé par le destin social, pour lesquels nous sommes le plus facilement tolérants. Il est vrai que nous les supportons d’autant mieux qu’ils sont enfermés dans la prison des hôpitaux psychiatriques. Notez aussi que si les autres sont intolérants envers nous, c’est qu’ils nous croient libres et responsables des opinions contraires aux leurs que nous exprimons. C’est flatteur, non ? (D’après Henri Laborit : Éloge de la fuite, Éd. Robert Laffont, Paris, 1976).
L’art ? une simple affaire de lucioles.
J’ai moi-même dans ce catalogue concocté un « éloge de l’art », sous le titre : « L’Art : une simple affaire de lucioles » : « Rayures de toutes sortes, strates de l’horreur que la couleur rend encore plus absurdes, effilochements, chutes diverses, nudités, effacements des visages comme des corps, barbelés, grillages, cages, géographies de l’esclavage et même prothèses, poisons, illusions ultimes pour le bardo dernier barda et le biologique comme déterminisme, et le trou noir, le cache, toutes oblitérations confondues... Dans « L’affaire Moro » (1978), Leonardo Sciascia cite Pasolini ayant appelé disparition des lucioles une certaine période noire de l’histoire de l’Italie : « ... les choses horribles qui ont été organisées de 1969 à aujourd’hui, dans la tentative, jusqu’à présent formellement réussie, de conserver à tout prix le pouvoir... ».
Entre les périodes noires, au sein même des périodes noires, quelque chose peut, malgré tout, briller - des sortes de lucioles (de lux, lumière) que sont les œuvres d’art, y compris l’art des fous : à l’extrême « Face à l’anéantissement », du suédois Carl Frederik Hill, un homme et une femme marchant sur des cadavres. Comme Gilbert Pedinielli nous rend répétitivement sensible l’éclair qui a zébré la beauté de Marilyn...
« Schizophrénie »,
Série « seuls les mythes ont la vie dure »,
de Gilbert Pédinielli.
Enfermement liberté : quel couple, depuis toujours. Pour toujours ? Même la solution aura failli être détruite. Par Hitler. Art dégénéré. Dont Fritz Levedag, avec sa « ligne illimitée », pourrait être l’enseigne, car il est écrit : « La recherche sur la liberté de la ligne est radicale ... Pour avoir produit de l’art abstrait, il fut envoyé au front, d’où, au delà du risque mortel d’y passer à chaque heure, il tira une maladie qui, quelques années plus tard, le fit trépasser. Et : « Plus tard, en Norvège où il fut soldat, la hiérarchie chercha à éliminer Fritz Levedag parce qu’à la lueur du soleil de minuit il se livrait à une activité on ne peut plus criminelle : peindre des formes abstraites ». Pendant ce temps, tous les médecins, psychiatres, pseudo psychanalystes de l’Allemagne nazie, sous la houlette de Matthias Göring, établirent une « psychothérapie » qui chercha à TOUT guérir, et particulièrement la liberté intérieure qui s’appelle le Sujet, cette dimension unique, inaccessible, son secret. Dimension intime insupportable à un Etat (état ultime de la Folie élevée au rang de la Foule) qui mit en place la fabrique d’assujettis propres à la reproduction, à l’usine, à la guerre. Il y eut donc, parmi ces services... ces sévices... un secteur, une sorte de ministère, de la weltanschauung. Ce n’est pas une plaisanterie : on allait soigner la vision du monde des gens, en faire un système de représentations pour bon aryen, qu’on l’écrive comme on veut. Jean Leppien, allemand qui refusa de faire la guerre, entra dans la résistance, exécuta une série de tableaux, dits abstraits, c’ est à dire extraits, tirés au cordeau, à la corde pour ne pas se pendre de l’horreur, et qui passent pour des barreaux de prison, sur fond d’un ciel phosphorescent.
« Tension noire » de Bernard Abril.
La « Tension noire » de Bernard Abril montre les mêmes fractures, obliques : les barreaux de prison ne sont rectilignes que dans le Réel, mais ils font de l’intérieur de l’humain enfermé un miroir brisé. On reprocha au Nouveau Réalisme, à Restany et ses disciples, d’avoir parlé d’autre chose que du pouvoir de l’homme sur l’homme, on leur a reproché d’avoir évité de mettre les pieds dans le plat.
D’un air triste, du bord de son sourire, Rony Brauman, lui, ne cesse de dire ce qu’il voit qui se passe, et que personne ne veut entendre. Personne, non. Mais tant sont « sidérés ». L’Histoire est faite de sidérations successives. Il y a une raison profonde à cela, et irréductible elle aussi, et qui vient de la fracture entre le mot et la chose. Le pervers se sert de cette faille, il profite qu’il n’y aura jamais de preuve... à prendre dans la main, dans l’esprit, à nouer définitivement... preuves du Crime. Du crime, du délit. Le pervers le sait, qu’il pourra toujours nier. Qu’ON pourra toujours nier. On le tient comme un épouvantail, ce « on », comme bouclier, pour s’avancer sur le champ de bataille et faire une hécatombe de plus. Dénis, négationnismes renaissent tels les meilleurs phénix du monde...
La raison irréductible du malentendu mortel, assassin, c’est que l’enfermement premier est dans la logique elle même. Logique indispensable et impossible scientifiquement. La Science quand elle se veut perverse s’en sert à tours de bras. Ce qui enferme devrait ouvrir, pourrait ouvrir, au prix de la notion d’infini, comme Klee l’a revendiqué pour lui même. Au nom des mathématiques et de la physique modernes, l’incomplétude, l’indécidable, l’indéterminé dont Bernar Venet a fait son concept maître ont fait rappel à l’ordre. Sur le « je sais que je ne sais rien », la littérature moderne a carrément fondé l’inarticulé.
Enfant, Einstein voulait chevaucher un rayon de lune, et Hiroshima sera une curieuse apothéose pour le maniement de l’atome. Que l’observateur fasse partie du système observé peut être éventuellement au fondement d’une éthique de l’autre, une irruption, arbitraire comme l’est le signifiant, du droit de l’autre à être. Et, bien sûr, c’est le contraire : l’angoisse de ne pas être qui produit le meurtre de l’autre. De l’autre en soi. Sur l’autre. Meurtre non pas de l’autre, mais sur l’autre, sur le bouc émissaire. La prison où l’on enferme l’autre n’est qu’un dispositif pour tuer l’angoisse, tuer la mort.
Vendredi 26 août 2011 , par France Delville.
Catalogue de l'exposition thématique "Enfermement Liberté" de 38 artistes du collectif de stArt
dans la salle des fêtes de La Brigue Vallée de la Roya,du 27 juillet au 7 août 2011,
vernissage le dimanche 31 juillet à 11h.
Textes de France DELVILLE et Frédérik BRANDI.
Imprimé à Nice, ISBN 2-913222-82-X, juillet 2011.
dans la salle des fêtes de La Brigue Vallée de la Roya,du 27 juillet au 7 août 2011,
vernissage le dimanche 31 juillet à 11h.
Textes de France DELVILLE et Frédérik BRANDI.
Imprimé à Nice, ISBN 2-913222-82-X, juillet 2011.
Dans le catalogue de l’exposition Frédérik Brandi a écrit une préface très éthique, son introduction étant suivie d’un texte de Laborit dans « L’éloge de la fuite ». « Pour en finir avec l’enfermement dans la sensation fallacieuse de « liberté », titre-t-il, et il écrit : « Le vent passe sur les tombes et la liberté viendra, on nous oubliera ! Nous rentrerons dans l’ombre... » Vous avez dit liberté ? Devant une aussi flamboyante idole érigée en thème d’exposition, les artistes n’ont évidemment pas c’est dans leur nature la sagesse ni le goût de l’effacement du partisan dans la complainte chantée par Anna Marly. Sachant résister à tout sauf à la tentation, les courageux participants n’ont donc pas hésité à s’enfermer dans leurs ateliers (qui a dit : « et dans leurs illusions » ?) pour s’emparer du sujet avec poésie, humour ou réalisme, et ainsi nous livrer le regard qu’ils portent sur le monde, laissant deviner le voile qu’ils jettent parfois sur la réalité, les barreaux qu’ils installent, les grilles qu’ils brisent, les frontières visibles ou invisibles, les contraintes, les évasions, la parole confisquée... À vous de voir, maintenant ».
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