DELVILLE France (écrivain & critique d'art)
Cette plaquette «Dans le Rétro», éditée en 2016,
retrace les 6 épisodes qui ont ponctué les 25 ans de stArt.
Elle accompagne 3 plaquettes d’exposition et un DVD
sur les activités du collectif durant ces dernières années.
Pour consulter le catalogue cliquez ici ou ci-dessous sur la couverture de l'édition
de 38 artistes du collectif de stArt
Salle des fêtes de La Brigue Vallée de la Roya,du 27 juillet au 7 août 2011,
vernissage le dimanche 31 juillet à 11h.
sur sa couverture ci-dessous.
"Enfermement / Liberté", par France Delville.
Dans le catalogue de l’exposition Frédérik Brandi a écrit une préface très éthique, son introduction étant suivie d’un texte de Laborit dans « L’éloge de la fuite ». « Pour en finir avec l’enfermement dans la sensation fallacieuse de « liberté », titre-t-il, et il écrit : « Le vent passe sur les tombes et la liberté viendra, on nous oubliera ! Nous rentrerons dans l’ombre... »
Vous avez dit liberté ? Devant une aussi flamboyante idole érigée en thème d’exposition, les artistes n’ont évidemment pas c’est dans leur nature la sagesse ni le goût de l’effacement du partisan dans la complainte chantée par Anna Marly. Sachant résister à tout sauf à la tentation, les courageux participants n’ont donc pas hésité à s’enfermer dans leurs ateliers (qui a dit : « et dans leurs illusions » ?) pour s’emparer du sujet avec poésie, humour ou réalisme, et ainsi nous livrer le regard qu’ils portent sur le monde, laissant deviner le voile qu’ils jettent parfois sur la réalité, les barreaux qu’ils installent, les grilles qu’ils brisent, les frontières visibles ou invisibles, les contraintes, les évasions, la parole confisquée... À vous de voir, maintenant ».
« Enfermement et liberté » 2010, de Bernard Hejblum.
Puis vient le texte de Laborit : « La notion d’absence de liberté humaine est difficile à admettre, quelle que soit la structure sociale de l’auditoire, car elle aboutit à l’écroulement de tout un monde de jugements de valeur sans lequel la majorité des individus se sentent désemparés. L’absence de liberté implique l’absence de responsabilité, et celle ci surtout implique à son tour l’absence de mérite, la négation de la reconnaissance sociale de celui ci, l’écroulement des hiérarchies. En effet, loin d’être « une donnée immédiate de la conscience », la liberté, ou ce que nous appelons liberté, c’est la possibilité de réaliser des actes qui nous gratifient, de réaliser notre projet, sans nous heurter au projet de l’autre. Mais l’acte gratifiant n’est pas libre. Il est même entièrement déterminé. Dans un ensemble social, la sensation fallacieuse de liberté pourrait s’obtenir en créant des automatismes culturels tels que le déterminisme comportemental de chaque individu aurait la même finalité. L’individu agirait ainsi pour éviter la punition sociale ou pour mériter sa récompense...
Les sociétés libérales ont réussi à convaincre l’individu que la liberté se trouvait dans l’obéissance aux règles des hiérarchies du moment et dans l’institutionnalisation des règles qu’il faut respecter pour s’élever dans ces hiérarchies.
Comment être libre quand une grille explicative implacable nous interdit de concevoir le monde d’une façon différente de celle imposée par les automatismes socio culturels qu’elle commande ? La liberté commence où finit la connaissance. Ce que l’on peut appeler « liberté », si vraiment nous tenons à conserver ce terme, c’est l’indépendance très relative que l’homme peut acquérir en découvrant, partiellement et progressivement, les lois du déterminisme universel. Il est intéressant de chercher à comprendre les raisons qui font que les hommes s’attachent avec tant d’acharnement à ce concept de liberté. Tout d’abord, il est sécurisant pour l’individu de penser qu’il peut « choisir » son destin, puisqu’il est libre. Or, dès qu’il naît au monde, il cherche sa sécurisation dans l’appartenance aux groupes : familial, professionnel, de classe, de nation, etc., qui ne peuvent que limiter sa prétendue liberté. Il lui est agréable aussi de penser qu’étant libre il est « responsable ».
La liberté ne se conçoit que dans l’ignorance de ce qui nous fait agir. Elle ne peut exister au niveau conscient que dans l’ignorance de ce qui anime l’inconscient. Il faut reconnaître que cette notion de liberté a favorisé l’établissement des hiérarchies de dominance puisque, dans l’ignorance des règles qui président à leur établissement, les individus ont pu croire qu’ils les avaient choisies librement et qu’elles ne leur étaient pas imposées. Dès que l’on abandonne la notion de liberté, on accède immédiatement, sans effort, sans tromperie langagière, sans exhortations humanistes, sans transcendance, à la notion toute simple de tolérance. Mais, là encore, c’est enlever à celle ci son apparence de gratuité, et supprimer le mérite de celui qui la pratique...
On croit l’autre libre et responsable s’il ne choisit pas le chemin de la vérité, qui est évidemment celui que nous avons suivi. Mais si l’on devine que chacun de nous depuis sa conception a été placé sur des rails dont il ne peut sortir qu’en « déraillant », comment ne pas tolérer, même si cela nous gêne, qu’il ne transite pas par les mêmes gares que nous ? Et curieusement, ce sont justement ceux qui « déraillent », les malades mentaux, ceux qui n’ont pas supporté le parcours imposé par le destin social, pour lesquels nous sommes le plus facilement tolérants. Il est vrai que nous les supportons d’autant mieux qu’ils sont enfermés dans la prison des hôpitaux psychiatriques. Notez aussi que si les autres sont intolérants envers nous, c’est qu’ils nous croient libres et responsables des opinions contraires aux leurs que nous exprimons. C’est flatteur, non ? (D’après Henri Laborit : Éloge de la fuite, Éd. Robert Laffont, Paris, 1976).
Dans « L’affaire Moro » (1978), Leonardo Sciascia cite Pasolini ayant appelé disparition des lucioles une certaine période noire de l’histoire de l’Italie : « ... les choses horribles qui ont été organisées de 1969 à aujourd’hui, dans la tentative, jusqu’à présent formellement réussie, de conserver à tout prix le pouvoir... ».
Entre les périodes noires, au sein même des périodes noires, quelque chose peut, malgré tout, briller - des sortes de lucioles (de lux, lumière) que sont les œuvres d’art, y compris l’art des fous : à l’extrême « Face à l’anéantissement », du suédois Carl Frederik Hill, un homme et une femme marchant sur des cadavres. Comme Gilbert Pedinielli nous rend répétitivement sensible l’éclair qui a zébré la beauté de Marilyn...
« Schizophrénie »,
Série « seuls les mythes ont la vie dure »,
de Gilbert Pédinielli.
Enfermement liberté : quel couple, depuis toujours. Pour toujours ? Même la solution aura failli être détruite. Par Hitler. Art dégénéré. Dont Fritz Levedag, avec sa « ligne illimitée », pourrait être l’enseigne, car il est écrit : « La recherche sur la liberté de la ligne est radicale ... Pour avoir produit de l’art abstrait, il fut envoyé au front, d’où, au delà du risque mortel d’y passer à chaque heure, il tira une maladie qui, quelques années plus tard, le fit trépasser. Et : « Plus tard, en Norvège où il fut soldat, la hiérarchie chercha à éliminer Fritz Levedag parce qu’à la lueur du soleil de minuit il se livrait à une activité on ne peut plus criminelle : peindre des formes abstraites ». Pendant ce temps, tous les médecins, psychiatres, pseudo psychanalystes de l’Allemagne nazie, sous la houlette de Matthias Göring, établirent une « psychothérapie » qui chercha à TOUT guérir, et particulièrement la liberté intérieure qui s’appelle le Sujet, cette dimension unique, inaccessible, son secret. Dimension intime insupportable à un Etat (état ultime de la Folie élevée au rang de la Foule) qui mit en place la fabrique d’assujettis propres à la reproduction, à l’usine, à la guerre. Il y eut donc, parmi ces services... ces sévices... un secteur, une sorte de ministère, de la weltanschauung. Ce n’est pas une plaisanterie : on allait soigner la vision du monde des gens, en faire un système de représentations pour bon aryen, qu’on l’écrive comme on veut. Jean Leppien, allemand qui refusa de faire la guerre, entra dans la résistance, exécuta une série de tableaux, dits abstraits, c’ est à dire extraits, tirés au cordeau, à la corde pour ne pas se pendre de l’horreur, et qui passent pour des barreaux de prison, sur fond d’un ciel phosphorescent.
« Tension noire » de Bernard Abril.
La « Tension noire » de Bernard Abril montre les mêmes fractures, obliques : les barreaux de prison ne sont rectilignes que dans le Réel, mais ils font de l’intérieur de l’humain enfermé un miroir brisé. On reprocha au Nouveau Réalisme, à Restany et ses disciples, d’avoir parlé d’autre chose que du pouvoir de l’homme sur l’homme, on leur a reproché d’avoir évité de mettre les pieds dans le plat.
D’un air triste, du bord de son sourire, Rony Brauman, lui, ne cesse de dire ce qu’il voit qui se passe, et que personne ne veut entendre. Personne, non. Mais tant sont « sidérés ». L’Histoire est faite de sidérations successives. Il y a une raison profonde à cela, et irréductible elle aussi, et qui vient de la fracture entre le mot et la chose. Le pervers se sert de cette faille, il profite qu’il n’y aura jamais de preuve... à prendre dans la main, dans l’esprit, à nouer définitivement... preuves du Crime. Du crime, du délit. Le pervers le sait, qu’il pourra toujours nier. Qu’ON pourra toujours nier. On le tient comme un épouvantail, ce « on », comme bouclier, pour s’avancer sur le champ de bataille et faire une hécatombe de plus. Dénis, négationnismes renaissent tels les meilleurs phénix du monde...
La raison irréductible du malentendu mortel, assassin, c’est que l’enfermement premier est dans la logique elle même. Logique indispensable et impossible scientifiquement. La Science quand elle se veut perverse s’en sert à tours de bras. Ce qui enferme devrait ouvrir, pourrait ouvrir, au prix de la notion d’infini, comme Klee l’a revendiqué pour lui même. Au nom des mathématiques et de la physique modernes, l’incomplétude, l’indécidable, l’indéterminé dont Bernar Venet a fait son concept maître ont fait rappel à l’ordre. Sur le « je sais que je ne sais rien », la littérature moderne a carrément fondé l’inarticulé.
Enfant, Einstein voulait chevaucher un rayon de lune, et Hiroshima sera une curieuse apothéose pour le maniement de l’atome. Que l’observateur fasse partie du système observé peut être éventuellement au fondement d’une éthique de l’autre, une irruption, arbitraire comme l’est le signifiant, du droit de l’autre à être. Et, bien sûr, c’est le contraire : l’angoisse de ne pas être qui produit le meurtre de l’autre. De l’autre en soi. Sur l’autre. Meurtre non pas de l’autre, mais sur l’autre, sur le bouc émissaire. La prison où l’on enferme l’autre n’est qu’un dispositif pour tuer l’angoisse, tuer la mort.
Vendredi 26 août 2011 , par France Delville.
Catalogue de l'exposition thématique "Enfermement Liberté" de 38 artistes du collectif de stArt
dans la salle des fêtes de La Brigue Vallée de la Roya,du 27 juillet au 7 août 2011,
vernissage le dimanche 31 juillet à 11h.
Textes de France DELVILLE et Frédérik BRANDI.
Imprimé à Nice, ISBN 2-913222-82-X, juillet 2011.
L'association stArt a fêté ses 20 ans d'octobre à décembre 2010 à la Médiathèque André-Verdet de Carros. Exposition, manifestations, rencontres-débats.
Vernissage avec des "performances" de Bruno Mendonça, Olivier Garcin, Jean Mas, Salvatore Parisi, Marcel Bataillard.
Edition d'un portfolio en 70 ex comprenant uniquement des œuvres originales de 60 artistes du collectif.
Plaquette avec des préfaces de Gilbert Baud, Michel Gaudet, Jean-Gustave-Moulin, Bernard Hejblum, Frédéric Altmann, Raphaël Monticelli, Alain Freixe, François Goalec, Geneviève Roussel, Renaud Brandi, Olivier Garcin, Paule Stoppa, Christiane Belœil, France Delville et Jacques Simonelli.
Cette exposition mettait en visibilité l’incroyable liste de gens qui avaient offert à stArt leurs forces, leur créativité et leurs capacités d’amitié, et le fait que stArt était l’une des belles aventures qui s’étaient jouées dans les Alpes-Maritimes. Aventure loin d’être terminée.
Simplement 20 ans, c’était long, cela voulait dire que le lien avait tenu. Dans la plaquette, Gilbert Baud avait écrit que "stArt s’était bâtie avec JG. Moulin, en 1990, en urgence sur les décombres du marché de l’art qui venait de s’effondrer, et « pour soutenir nos amis artistes en cette période noire, ils avaient nom Lavarenne, Jean jacques Laurent, Reyboz, Rufas, Thibaudin, Vernassa. La même année, avec Carol Shapiro, Michel Dray, Paule Stoppa, Pierre Naessens et Michel Gaudet nous réalisions également le premier numéro de la remarquable revue Alias… ».
Revue Alias février 1992, en couverture « Aero, 1948 », tableau d’Arden Quin.
La revue Alias qui avait été une grande chose car elle avait associé au plus niveau les discours variés de l’art, de la science, des sciences humaines… stArt aussi avait participé d’une recherche de qualité sur l’humain, ses potentialités, son projet, et cela non seulement grâce à l’invention d’événements nombreux et divers (y compris des grillades de premier avril chez Bernard Hejblum, auteur des cages écrasées ayant pour titre « Enfermement et Liberté », dont l’une fait la couverture du catalogue de La Brigue), mais aussi à l’édition d’un très grand nombre de livres d’arts, catalogues, qui font partie de la documentation incontournable pour qui voudra, dans l’avenir, travailler sur le monde de l’art des Alpes-Maritimes entre 1990 et 2010, 11, 12 etc.. Les Editions stArt avaient publié en nom propre depuis 1997, mais étaient en gestation déjà lorsque stArt et Gilbert Baud étaient largement impliqués dans la publication d’ouvrages pour artistes, galeries, éditeurs, et particulièrement pour la fondation Sicard Iperti à Vallauris dont ce dernier assurait la direction artistique. Toute personne amoureuse des livres ne peut que se réjouir de la présence de tant d’amoureux des livres chez stArt, qui comporte une belle quantité de poètes, critiques, écrivains, et l’on sait que les plasticiens ont besoin de catalogues qui donnent à leurs expositions éclairage et pérennité. Raphaël Monticelli, Michel Butor, avec le photographe André Villers réalisèrent quelques petites merveilles. Notables aussi les publications pour expositions du CIAC de Carros, entre autres sur des artistes de la qualité de Rosa, Waller, Morini, Gaudet, Hartung, Landucci, les Monod, Hains… Encore aujourd’hui il faut répéter : « Longue vie à StArt ! »
France DELVILLE.
« MONDE BLANC » ISBN : 2-913222-67-6, ouvrage 56p, quadri.
Textes de Renaud BRANDI et France DELVILLE. 10 €.
Catalogue de l'exposition thématique du collectif stArt "Monde Blanc", Galerie des Cyclades (Antibes)
décembre-janvier 2010
de janvier à avril 2007.
Pour consulter l'édition cliquez sur l'image ci-dessous
Textes de Frédérik BRANDI, Daniel CASSINI, et France DELVILLE. 20 €.
Textes Frédéric ALTMANN, BEN, G. BAUD, L.VINCY, VILLEGLÉ, France DELVILLE, etc.. 20 €
Ed. de tête : 200 ex d'un dépliant de 9 cartes postales, 15x90cm, avec catalogue 40 €.
Témoignages
Frédéric Altmann
Patrick Alton
Marcel Bataillard
Gilbert Baud
Ben & Annie
Jean-Michel Bouhours
Bruno Duval
Commissaires d'exposition :
Gilbert BAUD pour stArt et Frédérik BRANDI pour le CIAC.
INTRODUCTION
France Delville
Les premières attirances ne sont jamais gratuites, on ne le sait qu’après. La mort change la vie en destin, écrivit Malraux, et le parcours de Hains se présente maintenant à nous comme un livre sur lequel il est permis de risquer des interprétations. La première figure qui l’occupa fut celle qu’au lycée il sculpta, celle de Don Quichotte, si bien que son père l’envoya aux Beaux-Arts de Rennes, en janvier 1945, à l’âge de dix-neuf ans. Ses parents avaient une entreprise de peinture, son grand-père était affichiste. Aux Beaux-Arts Hains rencontra Jacques Mahé de la Villeglé. L’année suivante, Isidore Isou fonderait le Lettrisme, cette décomposition radicale des structures phonétiques de la langue.
Don Quichotte : sa flamboyance, son audace, sa fraîcheur, son désir d’intervenir dans le rapport à la vérité tout en se heurtant au réel, semblent bien avoir été dès le début, de manière intuitive,ceux de Hains. Cela prendra une forme théorisante/ludique, théorie en marche enracinée dans l’expérience la plus débridée, une ambivalence permanente, qui sont aussi celles de l’époque. Et ce heurt du réel, cette faille rencontrée, loin de le détruire, comme à Don Quichotte donnera une grandeur, un recul, une vision originale, une éthique (cf Le pétrole Hahn de 1989, pétrole contre pétrole). Sous-tendant une recherche plastique sans repos qui frôle l’activisme, une philosophie mise en acte, celle des taoïstes, le non-agir : je suis un inaction-painteur, dit Hains.
On peut supputer que la rencontre avec la linguistique, l’arbitraire du signifiant, via les Lettristes, ne fera que confirmer ce que le jeune Raymond avait senti tout seul lorsque, à Laval, le 8 juin 44, deux jours après le Débarquement, il s’était arrêté net devant une vitrine où l’attendait, sur la couverture de « Photographie française 1839-1936 », un montage d’Emmanuel Sougez, une accumulation d’objectifs de toutes tailles au cœur de chacun desquels brillait un oeil. Muni d’un Kodak Raymond se met à photographier la guerre, pans de murs abattus par les bombes, qui frisent l’abstrait. Le jour de son inscription aux Beaux-Arts il tombe à nouveau sur une photo de Sougez, petits objets manipulés par une main féminine, réalisés à la lumière noire. A la fin de l’année, Raymond va à Paris dans l’intention de rencontrer Sougez. Directeur du service photo de France-Illustration, celui-ci l’embauche comme assistant. Dans son appartement parisien, Raymond réalise ses premiers photogrammes, solarisations, surimpressions, assemblages, déformations, tous effets qui dés-identifient « la chose », la ramènent à une structure, une forme à l’état pur, sans référent.
Dans « Photo Almanach Prisma », il explique que toutes ces manipulations l’amènent à faire abstraction du sujet, et achète un réflecteur circulaire équipé de miroirs qui démultiplient et fragmentent, avec lequel il photographie une figurine de Sumatra, la pièce intitulée Trésor De Golconde. Et alors, ce n’est pas pour rien, dans l’atelier de publicité en lettres de son père à Saint-Brieuc, il va tomber en arrêt devant des morceaux de verre cannelé. Des prismes accidentels, le Destin. D’où il va tirer l’hypnagogoscope. (Hypnagogique = qui précède immédiatement le sommeil, état comateux où les profondeurs viennent flotter en brumes informes mais hautement signifiantes). Dali, dont Hains pensera à un moment qu’il le parodie (flagrant Dali), avait lui-même, avec Breton, inventé la paranoïa critique, autre sortie du sillon (littéralement délire), si on traduit littéralement paranoïa par savoir à côté. De la plaque forcément, mais surtout du conditionnement, style, plus tard, Andy Warhol, Soupe Campbell, et, la cuisine de cet hommage oblige, la sauce Hains de Ben.
Contemplant donc une reproduction de La chimère d’Arezzo à travers ses verres cannelés, Hains constate : “En utilisant les verres cannelés, j’ai eu le choc de la lettre et du néant, du passage du lisible à l’illisible”. A ce propos, Hélène Kelmachter écrit que ce vertige visuel face aux déformations de mots rejoint le plaisir éprouvé lorsqu’il assiste aux premières lectures de poèmes lettristes, par Isidore Isou, François Dufrêne et Daniel Pomerand. Hains s’appropriera la phrase de Valéry : Il y a prose lorsque le mot passe à travers notre regard comme le verre à travers le soleil. Notre Don Quichotte n’aurait-il pas toute sa vie recherché ce vertige-là, tel l’addict à un délire délicieux ? Je gage qu’il a réussi. Aidé de rencontres déflagrantes : 1947 sonne le début de sa collaboration avec Villeglé, et la rencontre Arman-Klein. L’Histoire est en marche. A considérer les témoignages de ceux qui ont vécu avec lui, marché avec lui, mangé avec lui, c’est comme si ses jours et ses nuits, Hains les avait consacrés à la mise en œuvre de ce que Anne Tronche a appelé le rêve fragile de toute une génération d’artistes autour de 68, qui était de faire sortir l’art des musées et des galeries, lui donner la possibilité d’être en prise directe sur l’événement social, politique ou historique, en fait le confronter à la réalité de la vie quotidienne mais de manière à établir entre les deux termes ainsi constitués une libre circulation d’idées.
Circulation, voilà le mot, pour quelqu’un qui s’est donné le titre de piéton au sens propre, et conséquemment a systématisé la porosité entre les différents champs : circulation par le langage, les associations de mots, d’images, à l’infini.
Dès 1947, à Saint-Malo, Villeglé avait collecté des objets trouvés, fils de fer ou débris éclatés du mur de l’Atlantique. Comme si le Nouveau Réalisme, nouvelles choses vues, éternelles vedute, était incontournablement tombé sur des ruines, l’après-guerre mâtiné de consumérisme, déchets, choses dont il manque irrémédiablement une partie, plus possible de se voiler la face, Shoah, Hiroshima, tout retourne à l’insignifiant, pur objet, chose. Mémoire immédiate, lisible dans des fossiles tout chauds, on ne peut plus viser une Beauté tenue aussi loin que possible de la Mort.
Au-delà d’une démarche commune, au début très attachée à la typographie, comme dans « Ach Alma manetro » de 1949, Villeglé et Hains trouveront leurs propres marques, Villeglé en conservant le goût de la tache, expressionniste, assez contrôlée, tandis que Hains privilégiera le fil du mot, ses résonances, attaches, étages, ce qui donnera un jour la Pansémiotique, que Jean Mas, sans doute son metteur en attitude le plus proche, fera vivre, dans des Performas explosives, souvent lacaniennes. L’exposition de Hains (1994) à la Fondation Cartier révèlera à quel point le freudisme a intéressé celui-ci : « Nous sommes lancés de manière irrémédiable dans la recherche at home » ainsi que : « L’homme aux loups, l’homme aux rats, et l’homme aux palissades »… et puis un goût à lui pour les affiches politiques, sa collection particulière, La France déchirée, Histoire de France entre 49 et 61.
En 1948, exposant ses Photographies hypnagogiques chez Colette Allendy, il rencontre Bryen, dont en 1953 Villeglé et lui tripatouilleront le poème Hépérile éclaté, qui déjà selon son auteur faisait l’éloge du courant d’air de l’illisible, de l’inintelligible, de l’ouvert. Mais tout en ayant été frappés par les affiches amputées des panneaux parisiens, Hains et Villeglé font de la peinture, pour réfléchir sur la peinture, pour s’en détourner. « Pour peindre Plagiapic, nous avons choisi un détail d’un tableau de Picasso. Le mot détournement est arrivé plus tard, en 1953, avec Guy Debord et Gil J. Wolman », témoigne Villeglé. Debord trouve un très joli nom à Hains : Raymond l’abstrait.
Isou, Dufrêne, Debord, puis Arman, Klein… que cherchent-ils, à travers le langage, à travers l’objet ? Le langage comme objet, la photographie comme objet, tout est objet, car tout est suspecté (l’ère du soupçon selon Nathalie Sarraute, et La Grammatologie de Derrida qui reprend l’essai sur l’origine des langues de Rousseau, pour demander : pourquoi parle-t-on ? question traitée déjà par Saint Augustin) de ne plus remplir son rôle… Tout à ré-observer, et comme mythe, Mythologies de Barthes, tout est crypté, il n’y a plus de garantie, les guerres ont détruit mais elles sont peut-être inévitables jusqu’à la nausée, accumulations d’Arman, lunettes, gants, poupées, accessoires prélevés avant la grande boucherie, la grande perversion généralisée ? La Destruction vécue par Hains en 45 qui serait la clé de tout, dont il ferait sa bannière d’homme de la Manche à condition, comme son modèle, de refuser l’ordre convenu, une dyslexie pas loin de celle de Lewis Carroll, La chasse au Snark devient d’ailleurs La chasse au CNAC en 1976, Hains comme bibliothèque parallèle, tremblante de ses origines dans les sables, Babel merveilleuse où l’humanité se saoule, trouvant dans les vieux murs chinois des interprétations chamaniques, lecture de cauris ou de marc de café, donner du sens à un monde qui n’en a pas, dont le centre est partout, dont le centre est dans celui qui voit, Hains voyait, et apprenait à voir à ceux qui l’accompagnaient, lui le péripatéticien de génie, c’est ce que ses dés-affiches montreront, un éclair de présence, ainsi que le magnifique « Perroquet de Colette Allendy » de 1957, rutilant de couleurs comme il se doit, mais cette fois c’est de l’encre d’imprimerie, Hains qui résout en se jouant, Monsieur Loyal jovial, tout le paradoxe nature/culture. Ce qui donne une forme presque proustienne de machine à se resituer dans le monde, dixit Hains citant le « tout ce qui existe est situé » de Max Jacob. A califourchon sur l’intersection diachronique/synchronique, Hains sait tout cela, mais n’en livre que des conclusions audibles : comme dans son commentaire d’une photo de chantier, quartier de l’Horloge, près de la Maison de Gérard de Nerval : « Chaque fois que je vois des chantiers, je pense aux ruines de St Malo en 1944. » Son œuvre est-elle arc-boutée sur une dé-figuration première du monde, dont il lui faudrait retrouver la jouissance ? Dont on sait qu’elle n’est pas un plaisir mais beaucoup mieux, un moment suffocant de la découverte de ce même monde par l’enfant, qui sera répété, flux et reflux, association inaliénable du malheur et de l’impact primordial, et créateur de la Vision, donc de l’Etre ?
Le parcours du fameux piéton, releveur de tous les hameçons fichés dans toutes les amphores brisées des lieux divers de son errance, sera riche, surprenant, et nourricier pour ses amis, disciples, spectateurs, auditeurs, aficionados. Un fleuve rabelaisien, dans la même géniale dyslexie : Alcofribas Nasier.
Alors, face à ce fleuve Amazone, essentiellement, que dire ? Avec Restany d’abord, en 1968, que Hains est un photographe d’avant-garde, le seul comme l’écrit Alain Sayag dans le catalogue de l’exposition Paris-Paris. De plus, lorsque, avec Villeglé, Rotella, Dufresne, il est l’un des récupérateurs (au sens situationniste) de l’Affiche lacérée devenue icône, avec eux il ne cesse de mettre en acte la fameuse Hygiène de la vision chère aux Nouveaux Réalistes, et aussi par des travaux d’animation cinématographique, où le monde échappe dans sa saisie coutumière pour se (re)trouver dans son énigme matérielle, ondulatoire. « Au point de départ de l’aventure de Hains se situe une préoccupation essentielle qui est de découvrir et de susciter à partir de la réalité objective des images organiques autres que celles que nous imposent nos préjugés représentatifs de la vision (…) Opération que son auteur a condensée en une heureuse formule : La photographie devient objet »…écrit Restany, précisant que l’indice de diffraction de la chambre cannelée produit une série d’éclatements.
« Ces éclatements détruisent l’unité formelle de l’objet, mais pour la rétablir à un autre niveau. Appliquée à la typographie, elle crée une morphologie nouvelle de l’alphabet. »
Verres cannelés adoucissant la cruauté du réel ? Accentuer le leurre pour s’y soustraire ? Retour at home. L’enfant n’a pas envie de l’état de ce monde. Retournons jouer. Savoir qu’on est hypnotisés, jouer pour déjouer. En 1954, Hains rencontre François Dufrêne, qui le présente à Yves Klein, l’Histoire continue de se mettre en place. A la 1ère Biennale de Paris de 1959, la Palissade des emplacements réservés voisine avec des affiches de Villeglé, des dessous d’affiches de Dufrêne. En octobre 1960, ils co-signent le Manifeste du nouveau réalisme de Pierre Restany, participent aux manifestations du groupe avec Yves Klein, Tinguely, Spoerri, César, Raysse etc. Sur le Manifeste, les noms des artistes ont été éclatés par Hains.
A partir de là – par ces jeux de renvois où une coupure fatale subvertit toute possibilité d’immobilisme des images, des mots, de la pensée - Hains n’a plus cessé de bouger, d’enrouler une pelote aussi embrouillée que limpide (lorsqu’on y prête attention, mais toute la question est là), énergie magique d’une démonstration éperdue car menacée, d’entropie, d’incompréhension. Don Quichotte accepte tous les rendez-vous des aimantations sonores, le langage comme meurtre de la chose, Laïos, rendez-vous avec le Réel, les titres disent bien la déchirure primordiale, boutonnière où Hains accroche ses décorations d’Ubu adorable…
Après Hépérile éclaté, La France déchirée (61, galerie J, présentée par Restany), toutes sortes d’Affiches lacérées mais aussi La Biennale éclatée (Venise, 68), Beautés volées (St-Etienne, 1976), et le film Bryen éclaté (Pompidou, 81) etc etc., et, en 82, aux Ponchettes (Nice), dans les photos-rébus racontant l’histoire du groupe, moment culminant de cette ludicité nostalgique qui est peut-être la vertu la plus émouvante de Raymond : Confiseries Les vérités de la Palisse, pas loin du Diptyque des 24 petit-beurre LU à Acropolis en 87. Le LU de lecture ? En 1996, Un lieu oublié. Un autre jeu persiste à refuser la hiérarchie esthétique, très nouveau réaliste : la vie plus belle que tout… et les Sculptures de trottoir préfigurent les photos du chantier du Mamac en construction (1989).
La mise en chaos linguistique s’amuse avec Poésure et peintrie au musée de Marseille en 1993. Et à partir de 1998, les Macintoshages, réalisés grâce à l’informatique, assemblages jusqu’à saturation, rien ou presque n’est déchiré, tout brille, peinture classique, les Ménines (chères à Foucault, question du regard), où l’ami Didier Hays peut devenir Alguazil et Caballero, c’est l’envers des affiches lacérées, reconstituées elles sont bien plus inquiétantes, ce qui cohabite n’a pas à le faire, c’est un forcing du réel qui dénonce la toute-puissance de la communication, et même de la science, images clonées, tout est partout, plus rien ne résiste, arbitraire total, proximité de tout avec tout, vertige, viol.
En 1994 l’admirable exposition de la Fondation Cartier avait été comme une synthèse de l’œuvre de Hains, déployant sa recherche du temps perdu, ce temps qu’évoque Ben (avec Raymond, on pénétrait dans une machine à voyager dans le temps, son temps n’était pas celui d’Einstein ou de Greenwich, on rentrait dans un restaurant à neuf heures et on ressortait dans un autre temps celui de Hains…) Oui je crois que c’est ça, et que ça a commencé devant les grandes affiches des palissades de Dinard, faites par M. Hains, père de Mme Omnès, (la mère de Raymond), au premier plan sur la photo, col marin, poupée dans les bras, elle-même poupée. Dinard, où Raymond passait ses vacances chez ses grand-parents, c’est comme si la vie comptait beaucoup plus que l’art, ainsi il pouvait gonfler l’art de tous les vents de la vie, à la suite des voiles de la caravelle de Jacques Cartier, parti de Saint-Malo chercher de l’or et qui, touchant au Canada, pensait trouver les Indes. On ne trouve jamais « ça », mais on peut faire que ce soit encore mieux, grâce à la littérature, gourmandise suprême.
Si Hains trimballait un magasin de souvenirs bretons, ces souvenirs bretons-là lui ont sérieusement donné le sens de l’Aventure. J’aime bien quand Ben dit que plus d‘une fois Hains l’a perdu, comme le petit Poucet, il y a un adage qui dit à peu près : ne demande pas ton chemin, tu risquerais de tomber sur quelqu’un qui te l’indiquerait, et tu serais perdu. Il faut entendre : foutu. Si Hains a aidé Ben à se perdre, c’est un beau cadeau.
Il est important ce monsieur, hein (s), qui a incarné les ingrédients majeurs de l’art de ces années-là, dernière période géniale. Parce que cet art-là égarait des gens qui étaient contents de l’être, c’est ce que disait le mot dérive. Tout était art avec Hains, dit à sa manière Liliane Vincy, fille de Lara, ce que Alain Jouffroy appelle désir à propos de Fromanger : le désir de la peinture est partout. Fromanger peignait ce que Hains aurait pu trouver déchiré, question vestiges. Le désir était partout avec Hains parce qu’il liait tout avec tout, c’était arbitraire mais pas gratuit, l’homme polysémique, tant de science ensemençant des clowneries. Lara Vincy est fixée dans l’éternité, L’art à Vinci, ça crée des chambres d’échos, il n’y a plus qu’à s’abandonner aux champs magnétiques, Souvenir d’enfance de Léonard de Vinci, Freud bien sûr, enfance oui, lapalissades sur les palissades de Grand-Père, pubs pour ducasses et réjouissances, la première étant de jouer à saute-moutons entre les trois Cartier, le Jacques de de Gaulle du 18 juin, les Trois Quartiers, la Rue Jacques Cartier de Dinard, et Cartier-Bresson - Man Ray - Sougez, cordon ombilical, et la Fondation Cartier - ancienne propriété de Chateaubriand né à St-Malo, ce cher René qui jouait enfant sur le brise-lames de la plage de l’Eventail, pas loin de la chaussée des Corsaires où, en 1947 Jacques Villeglé ramassa un morceau de fil de fer qui devint l’une des œuvres inaugurales du Nouveau Réalisme. Fondations et refondations dans la Lumière, contre les murs écroulés. Nous nous servons de la lumière comme les peintres de leur pinceau avait lu Hains dans le Manuel de Paris, Dinard, 1945. En 1994, c’est Dinard-plage, plage et baigneurs multicolores, parasols très Pop Art, Hains dit je suis un rapprocheur d’images .
OK, il n’a cessé de rapprocher les bords de la vie, pour qu’au moins la vie vive, dirait peut-être Gherasim Luca, cet autre pourfendeur de la mort, tuer la mort, la mort morte, et qui exposa aussi chez Lara Vincy. Hains n’a cessé de tenir à bout de bras, à bout de langue, toutes ces traces humaines qui seraient perdues au fond de bibliothèques si toujours d‘autres, des descendants, ne les rapprochaient à nouveau, créant de nouveaux textes, dans un théorème d’incomplétude qui fait l’art, et la mémoire. L’art comme mémoire renouvelée, ainsi que les vagues qui roulaient sous la caravelle de Jacques Cartier, qui ne trouva pas ce qu’il cherchait, et trouva, quel bonheur, autre chose.
Côté scabreux de la réalité qui fit la sagesse de Dada - une partie du baluchon de notre piéton - puisque, hasard objectif, à Dinard, en 1900, l’hôtel construit sur les terrains du Comte Paul Rochaïd-Dahdah s’appellera l’Hôtel Windsor. Quand un jeu de mots est scabreux, c’est là que se trouve le mystère, dira Raymond. Photographié par François Fernandez dans une chambre de L’Hôtel Windsor à Nice en 1993, Hains émerge de derrière la plus belle accumulation-foutoir que l’on puisse rêver, et on pense à son aveu : « Il y a quelque chose de fou qui arrive avec le langage. Il y a quelque chose de bizarre, de louche. Il y a quelque chose qui s’est passé. Il y a des concours de circonstances qui sont extrêmement bizarres. C’est pourquoi je suis devenu structuraliste moustachiste, dialecticien des palissades. J’essaie de remettre de l’ordre dans tout ça. » A mon avis c’est plutôt du désordre. Une sacrée tempête, pour que la pêche soit plus démentielle, style baleine blanche, Moby Dick, quand on sait que hameçon en ancien français se disait hain, du latin hamus. Pas tellement loin de amo, aimer, car il semble que cet homme ait pas mal aimé… le monde… aimé… vivre.Alors celui qui a dit « On ne naît pas n’importe où ni à n’importe quel moment » va peut-être revenir faire hou hou, style fantôme, avec l’aide des Saints Guérisseurs de Notre-Dame du Haut des Côtes d’Armor, puisque grâce aux montagnes russes de sa pensée, nous sommes dans Le voyage de Gulliver et comme ça Liliane Vincy ne pourra plus dire Raymond, tu me manques, tu as laissé un grand vide, on a toujours besoin de Grands Gourous Dada… et avec Robert Tatin, autre intarissable Breton, mon cher Raymond, vous êtes peut-être le dernier des Mohicans…
France Delville.
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Cet ouvrage constitue le catalogue de l'exposition
NOS AMOURS DE VACANCES
1er juillet - 10 septembre 2006
Une manifestation de la communauté de communes les Coteaux d'Azur
(Le Broc - Gattières - Carros)
Exposition présentée au Centre International d'Art Contemporain, château de Carros, Alpes-Maritimes.
Voir le catalogue en PDF
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Dépliant 8 p, quadri. Texte de France DELVILLE, 5 €.
Voir la plaquette en en PDF éditée par l’association stArt,
réalisée en collaboration avec l’Atelier 49, Vallauris,
en novembre 2005.
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Seize artistes contemporains du Brésil
Exposition organisée dans le cadre de l’Année du Brésil en France (mars-décembre 2005)
par le Commissariat général français, le Ministère des Affaires étrangères,
le Ministère de la culture et de la communication et l'Association française d'action artistique
au Centre International d'Art Contemporain de Carros en 2005.
Pour consulter l'édition cliquez sur une des images ci-dessous
Artistes Brésil « territorio en transito », 2005 ISBN : 2-913222-38-2, CIAC Carros
24 p, quadri, relié, 15.
Textes de Frédéric ALTMANN, Pierre CRAPEZ et France DELVILLE, 15 €.